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Le Burundi pays d'Afrique

25 février 2014

La situation des déplaces des catastrophes naturelles de Gatunguru et Gasenyi

 

En date du 17 Février 2014, quelques membres de la CDJP Bujumbura accompagné du coopérant technique ont fait une descente pour constater comment vivent les rescapés. C’était dans les environs de 14 heures et demi. Nous avons foncé directement sur la commune de Kinama. Sur le terrain de football de la Paroisse Kinama, nous avons trouvé un nouveau site qui est en train d’être aménagé. Les agents de la croix rouge sont à l’oeuvre pour terminer les constructions. Ces dernières sont faites des tentes. Le responsable nous signale que les gens vont y passer seulement 3 semaines ou 4 pour les renvoyer chez eux. Sur la question de ce que va manger les gens qui vont arriver, le responsable nous a signalé qu’il était prévu une distribution dès l’arrivée. A l’entrée du nouveau site des gens attendent déjà pour entrer. Sur le site, nous avons rencontrés aussi les agents de « médecins sans frontières » qui, eux aussi font le constat. Le responsable nous informe que le site va accueillir les gens ce jour même.

Immédiatement, nous sommes allés à la commune de Kinama. Un site bien aménagé qui abrite au moins 12 000 personnes. Le site se trouve sur le terrain de football qui se trouve tout près du tribunal de Résidence de Kinama. Le terrain est bien clôturé avec des tôles. Il y a une grande chaleur. Le site est gardé par un volontaire de la croix rouge. Pour entrer, nous avons demandé la permission auprès d’eux et ils nous l’ont accordé très gentiment. Un guide nous est accordé pour nous expliquer les différentes activités. C’est lui le responsable du site.

Dans ce site, le constat est que le croix rouge a déjà donné de l’eau à ces gens. Des latrines de fortune sont déjà installées. Plusieurs bienfaiteurs sont déjà actifs à cet endroit.

Les agents de « sport sans frontière » amusent les enfants avec des jeux divers pour les aider à ne pas s’ennuyer. Il est 15 heures, sur les yeux de certains enfants qui ne peuvent pas s’adapter aux jeux, on peut lire la fatigue dû peut être à la faim, car ils ne mangent une fois par jour et là aussi c’est par chance. Des mamans qui allaitent nous font savoir qu’ils ont du mal à le faire car elles reçoivent une ration incomplète. Nous constatons aussi qu’il y a encore des gens avec des bandes sur les jambes et les bras, signe qu’ils ont échappé aux eaux.

Cependant, les conditions de vie de ces gens ne sont pas meilleures. En effet, une seule tente abrite 12 personnes. Des femmes font la cuisine à l’extérieur. Et une autre partie de la population dorme à la belle étoile car ils n’ont pas eu de place dans le site. Certaines femmes sont mécontentes et d’autres fâcheuses contre les autorités qui n’ont rien encore fait pour elles. Elles sont sous le manguier avec quelques objets qu’elles ont déjà reçu des bienfaiteurs. Au retour, nous sommes passés voir la source des malheurs qu’ont subis ces gens. Les traces des inondations font encore peur. La RN1se trouve entre deux fosses creusées par les eaux. Avec une moindre erreur dans la conduite du véhicule, on peut se retrouver dedans. Les véhicules roulent lentement. Cependant, aucune indication pour avertir les gens de rouler lentement. Ce qui est un danger pour les usagers de la RN1.

Tout en haut, quand on continue sur la route, nous voyons des machines en action pour rétablir le lit ancien de la rivière Gasenyi qui a causé les dégâts. Le pont est sur le point de s’écrouler. Nous passons dessus avec beaucoup de peur. Quand on regarde en bas, dans la partie gauche de la route en descendant, on a des vertiges.

Des maisons entières qui étaient de ce côté ont disparu. Des gens qui étaient dedans ont été emportés avec leurs biens, nous racontent les gens. Ces derniers sont encore sous le choc. Ils ont peur et se demandent si les eaux de pluie revenaient ce qu’ils feront. Ils sont désemparés et ne savent sur quel saint se vouer. C’est un paradoxe. Au moment où les autres sont en train de recevoir des aides, nous constatons que les gens qui sont sur leurs parcelles à Gatunguru. Ils n’ont pas bougé pour aller dans les sites. Ils craignent qu’à leur départ, l’Etat pourra prendre leurs parcelles nous disent-ils. Ils demandent aux bienfaiteurs de les aider en étant sur place. Au même moment, nous voyons des gens regroupés ensemble. A côté il y a des policiers bien armé des grenades lacrymogènes avec les casques de protection. Nous descendons du véhicule pour demander ce qui venait de se passer, quelqu’un nous dit que ces gens avaient barré la RN1 pour demander d’être aidé car ce sont eux les vrais sinistrés de la catastrophe.

A la grande surprise, après ce dernier constat de notre visite, nous nous sommes posé beaucoup de questions sans réponse : pourquoi ces gens ne veulent pas rejoindre les autres pour recevoir des aides comme? Les mobiles qu’ils avancent sont-ils fondés ? Et si les mobiles sont fondés il y a lieu de se demander si tous ceux qui sont dans les sites sont des sinistrés. Car les vrais bénéficiaires seraient alors restés sur les décombres de leurs maisons. Cependant, une chose est sûr ces gens sont dans des mauvaises conditions. Tous les Burundais devraient être solidaires avec ces gens car aujourd’hui ce sont eux, demain ce sont les autres.


 

 

 

 

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